TROIS GRANDS ARBRES

Dans cette peinture gravée sur papier doré collé sur bois, Kim Leng Ung inscrit littéralement la mémoire dans la matière. Les arbres, tracés au fusain et à l’encre de Chine, semblent à la fois silhouettes fragiles et empreintes indélébiles. La gravure marque la surface comme une cicatrice, donnant au paysage une profondeur tactile et symbolique.

Le fond doré, lumineux et précieux, contraste avec les lignes sombres et les zones plus brutes. Il confère à l’ensemble une aura spirituelle, comme une icône laïque dédiée à la nature et à la mémoire. Des touches d’acrylique coloré viennent rompre cette gravité, introduisant des éclats de vie, des signes de résistance.

À travers cette œuvre, l’artiste explore le dialogue entre destruction et régénération, mémoire et survivance. La nature, gravée dans l’or et marquée par le noir, devient métaphore de l’histoire collective du Cambodge, entre douleur et renaissance. Kim Leng Ung propose ainsi une vision où la fragilité se transforme en force, et où l’art devient sanctuaire de la mémoire.