Gravure sur papier doré collé sur bois, mortier,encre, fusain, peinture acrylique, et collages
Kim Leng Ung, issu d’un Cambodge marqué par l’histoire tragique des Khmers rouges et par la destruction culturelle, semble interroger ici la survie de la mémoire et de la nature. Les arbres bleus, irréels, surgissent comme des symboles de résistance et de transformation.
La nature comme métaphore : Les arbres sont autant d’archétypes, l’arbre-mémoire (celui au centre, qui porte fruits et racines visibles), l’arbre-esprit ou cerveau végétal (celui de droite), l’arbre-nervure ou poumon (celui de gauche).
On retrouve une volonté de relier l’organique humain (poumons, cerveau, système vasculaire) au végétal, soulignant une interdépendance vitale.
La dualité Orient/Occident : Le carré bleu central rappelle un cadrage presque occidental, une fenêtre picturale moderniste, tandis que les motifs d’arbres stylisés convoquent un imaginaire asiatique et symbolique. Kim Leng Ung fusionne ainsi deux grammaires esthétiques.
Kim Leng Ung fait partie de cette génération d’artistes de la diaspora cambodgienne qui, après avoir quitté un pays ravagé, reconstruisent une identité à travers l’art. Sa formation parisienne lui a donné un vocabulaire plastique contemporain, mais sa sensibilité reste profondément enracinée dans la mémoire de la terre natale.
Cette toile illustre bien ce double mouvement entre une expérience de la perte et de la destruction(fond ravagé, paysages fantômes) et une affirmation de la vie et de la continuité (arbres bleus, fruits colorés, nervures vitales).
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Dans cette toile, Kim Leng Ung déploie un paysage à la fois étrange et poétique, où la nature se dresse comme une mémoire vivante. Trois arbres stylisés, peints d’un bleu intense, se détachent sur un fond ocre et sombre qui évoque une terre calcinée, marquée par la sécheresse ou par le feu. L’arbre central, inscrit dans un carré bleu, déploie ses branches et ses racines comme un organisme à la fois végétal et humain, porteur de fruits rouges et verts. De part et d’autre, les formes arrondies rappellent des poumons ou un cerveau, reliant le monde organique au monde végétal.
Par ce langage symbolique, l’artiste interroge la fragilité et la résistance, la destruction et la régénération. L’œuvre témoigne d’un double héritage : celui d’une mémoire cambodgienne marquée par la perte, et celui d’un vocabulaire plastique nourri de sa formation occidentale. Le contraste entre les aplats de couleur vive et la profondeur sombre du fond traduit ce dialogue permanent entre vie et disparition.
Proche dans l’esprit d’artistes comme Sopheap Pich, qui travaille la mémoire du Cambodge à travers le bambou et le rotin, ou encore de peintres asiatiques contemporains qui explorent le lien entre nature et identité, Kim Leng Ung affirme une vision singulière : la nature comme métaphore de la survie, de la pensée et de la continuité humaine.
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Gravure sur papier doré collé sur bois, mortier,encre, fusain, peinture acrylique, et collages